Cette semaine, LinkedIn organise des webinaires spéciaux recherche d’emploi avec des spécialistes du sujet. CV, Lettre de motivation, entretien, tout y passe ! Pour profiter de l’occasion, nous vous faisons un résumé de ces webinars, chaque jour !
Pour introduire cette semaine, Gwladys Ramette nous a offert une super vue d’ensemble de la recherche d’emploi, ce qui nous aidera à capter des bonnes pratiques qui auraient peut-être échappées dans notre démarche !
Identifier le bon poste pour moi
Deux méthodes pour trouver le bon métier et/ou le bon poste : partir de ce qui nous intéresse, ou partir de ce que recherche le marché.
Partir de ce qui nous intéresse : le modèle “GLAD”
Gwladys nous recommande tout simplement de nous demander ce qu’on souhaite (plus de stimulation ? plus de reconnaissance ? plus d’argent ?) et de le noter noir sur blanc dans un tableau pour disposer d’un portrait robot du poste idéal. C’est basique, mais indispensable !
Elle propose le modèle “GLAD” pour nous assurer que l’ensemble des données renseignées recoupent les différents domaines de notre vie qui sont importants pour notre épanouissement professionnel :
- G ➽ Goût — ce qui nous apporte de la satisfaction au quotidien
- L ➽ Liberté — pour avoir la liberté de me développer comme je le souhaite
- A ➽ Argent — Avoir la rémunération à la hauteur de mes compétences
- D ➽ Don — Qu’est-ce que vous feriez gratuitement ? Pour identifier les tâches ou projets que vous aimeriez faire même gratuitement !
☝️ Selon la théorie de l’auto-détermination, proposée par les deux psychologues Edward Deci et Richard Ryan et reprise dans des études sur le milieu de travail (1), trois caractéristiques semblent nécessaires pour être épanoui dans son métier : la maîtrise, l’autonomie et le sens (qu’on lui donne). C’est tout.
Devenir un expert
Reprenant l’argumentaire de Cal Newport développé dans son livre “So Good They Can’t Ignore You” (2) (que nous avons aussi en bonne place dans notre bibliothèque et que nous recommandons chaudement !), devenir un expert dans son domaine est sûrement la meilleure méthode pour trouver un job épanouissant.
Il faudrait donc se concentrer principalement sur l’acquisition de compétences (rares si possible) et devenir très bon !
☝️ Plusieurs études (3) ont confirmé qu’il existe une forte corrélation entre la satisfaction au travail et l’importance des états de flow (état de travail concentré où vous exploitez vos capacités cognitives à leur maximum). Pour être heureux, faites un job qui repousse vos limites !
Bien postuler
Afin de dédramatiser un petit peu l’exercice de la candidature, Gwladys nous rappelle une chose : le recruteur cherche un candidat car il a un problème. Et le candidat est potentiellement la solution.
Si le candidat a peur de passer un entretien, il est important qu’il comprenne que le recruteur lui aussi a peur : peur de perdre son temps, peur de se tromper, peur de perdre de l’argent, peur de perdre sa réputation (s’il fait un mauvais recrutement, si le candidat n’est pas à la hauteur, etc.)
Le boulot du candidat, dans cette perspective, est donc de rassurer le recruteur (lui montrer qu’il est la bonne personne pour le job !).
Quand on postule, on se demande parfois ce que vaut l’entreprise. Comment est l’ambiance ? Quel est le mode de management ? Pour savoir si l’entreprise est la bonne, il n’y a pas de secret, il faut faire son enquête ! Demander à son réseau, regarder l’offre, son ton, ses détails, ce que disent les salariés ou les managers sur LinkedIn. Étudier les sites comme Glassdoor qui recueillent des données sur les entreprises ou bien encore regarder le turnover de l’entreprise.
Le CV : mentionner ses résultats
Premier outil pour postuler : le CV ! Elle nous conseille un conseil et un seul pour le CV : mentionner ses résultats !
Pourquoi ? Car le CV est une auto-proclamation de nos compétences et des nos expériences. Il est difficile pour le recruteur de se faire une idée précise des qualités et compétences du candidat sur cette seule base.
Sans résultats, on ne se rend pas compte de votre valeur ajoutée. Quel est le avant/après quand vous arrivez en entreprise ? Cela se manifeste par les résultats !
☝️ Comment mentionner des résultats sur votre CV ? Lisez notre article sur le sujet !
➽ Rédiger une expérience convaincante grâce aux résultats
La lettre de motivation sert à démontrer…
Deuxième outil dans la trousse du candidat : la lettre de motivation ! Qui devrait d’ailleurs s’appeler une lettre de démonstration.
La méthode de Glwadys ? Elle a été proposée par Aristote : ce qu’il faut, c’est démontrer que vous êtes la bonne personne grâce à un enchaînement logique.
- On sait que : l’entreprise a tel ou tel besoin.
- Or, je suis la bonne personne car j’ai telle compétence, telles qualités, j’aime ces missions là, j’ai déjà réalisé X et Y
- Donc : une collaboration entre nous serait fructueuse
A vous, bien sûr, de moduler en fonction de l’entreprise et de votre profil !
Et si le travail est un peu rébarbatif, Glwadys nous conseille de nous rappeler qu’on peut aussi le voir comme une répétition à notre entretien d’embauche.
Le profil LinkedIn : votre vitrine à travailler
Beaucoup de recruteurs prolongent leur lecture du CV par une visite sur le profil LinkedIn. Et là, autant en profiter pour les conforter dans leur élan avec un beau profil LinkedIn, bien travaillé.
Si on leur laisse un profil LinkedIn un peu vide, ça leur donnera la même impression que s’ils rentraient dans une boutique un peu poussiéreuse, ça ne leur donnera pas envie de creuser, et ça leur laissera une mauvaise impression.
A minima, on va essayer d’avoir un profil complet, cohérent avec le CV, avec si possible des informations complémentaires à ce qu’on trouve sur le CV.
☝️Sur DoYouBuzz, utilisez la rubrique “Mes liens” pour faciliter la vie du recruteur
➽ Afficher des liens (LinkedIn, etc.) sur son CV
Entrer en contact avec les recruteurs
Comment rentrer en contact avec des recruteurs ?
L’offre d’emploi
La première piste, bien entendu, c’est l’offre d’emploi. Répondre à des offres d’emploi, c’est encore le moyen le plus direct de contacter des recruteurs. Mais attention à postuler à des offres qui nous correspondent ! Il est parfois tentant d’envoyer une candidature même si on ne correspond pas vraiment, cependant, cela nous fera perdre du temps et surtout, cela risque de nous démoraliser quand on recevra un refus ! (surtout d’en recevoir un grand nombre !).
Développer son réseau
Deuxième possibilité : le réseau. Soit en passant par votre réseau personnel et professionnel, soit en développant votre réseau petit à petit sur LinkedIn (5 nouveaux contacts par jour, c’est un bon objectif).
☝️ Découvrez notre guide du débutant : Travailler son réseau pour trouver un job — le guide pour débuter
La candidature spontanée
Troisième possibilité, encore largement sous-exploitée par les candidats : envoyer une candidature spontanée. Son conseil : contactez les recruteurs, les DRH, et les N+1 directement sur LinkedIn. Pour les candidatures spontanées, elle propose le déroulé suivant :
- J : Mise en relation
- J+1 Merci pour la mise en relation
- J+2 Lettre de motivation / démonstration adaptée au format LinkedIn
- J+9 : Relance (1 semaine après)
- J+16 : Relance (1 semaine après)
☝️ L’efficacité des différents canaux de recrutement
Une étude de la DARES (4) effectuée en 2017 montrait que 27% des postes pourvus provenaient du réseau, 21% par les candidatures spontanées, et 15% en réponse à des offres d’emploi.
Comment gérer les relances ?
Pour gérer les relances, un tableau de suivi sur Excel sera rapidement nécessaire pour savoir où on en est, et à quel moment relancer.
D’une manière générale, Gwladys nous recommande de ne pas hésiter à relancer si on n’a pas de réponse : les recruteurs servent à ça, et il arrive parfois qu’il y ait simplement des couacs dans leur suivi à eux aussi, donc plutôt que de rater une opportunité, relancez !
Réussir l’entretien grâce à une bonne préparation
Le but de l’entretien est de démontrer la valeur qu’on peut apporter et qui sera utile pour le recruteur. Et ça doit être de l’argumentation (cf. votre lettre de motivation), sinon tout restera de l’auto-proclamation.
Pour réussir l’entretien, un maître mot : la préparation. Un entretien se prépare en amont, il est important de bien connaître l’entreprise (contexte, enjeux, concurrents, produits, actualités, etc.) et d’avoir bien cerné le poste — quitte à contacter directement le recruteur avant l’entretien (ne soyez pas timide, les recruteurs servent à ça !).
S’il y a une seule chose à préparer, c’est de savoir répondre à la question “pourquoi vous et pas un autre ?”.
Les questions pièges ? Il faut bien comprendre que dans la majorité des cas, les questions servent un but : mieux comprendre l’expérience du candidat, ses compétences, sa personnalité, etc. Aucun recruteur ne se lève le matin en se disant “aujourd’hui, je vais casser du candidat !”.
Quelques questions à poser en entretien pour vérifier si on aura de quoi s’épanouir dans ce poste :
- Quelles sont les évolutions possibles dans le poste ?
- Y a-t-il un plan de formation ?
- Le n+1 a-t-il eu des déceptions et des insatisfactions au sein de son équipe par le passé ?
- Poser des questions sur l’équipe (demander au DRH : « pourquoi vous-même avez-vous rejoint cette entreprise ? »).
- Si c’est un cabinet : a-t-il d’autres entreprises du même secteur, et quels points différenciants entre cette entreprise et les autres ?
- Quel est le contexte du recrutement ? (remplacement, création de poste, départ de quelqu’un).
- Demandez au manager en face quel serait son n-1 idéal.
- Questionnez les sur les process et les modes d’organisation.
Un dernier conseil : présentez-vous comme vous êtes ! N’essayez pas de jouer un rôle, ça va se sentir, et vous même ne serez pas à l’aise.
Après l’entretien : relance et trous noirs
Que faire si les recruteurs ne répondent pas ? Quand on a une réponse, un refus, un non, un silence, Gwladys préconise de ne pas tirer des conclusions à partir de cet exemple. Ce refus, par exemple, n’a rien à voir avec notre valeur personnelle et professionnelle.
Même si elle reconnaît que c’est très frustrant et parfois impoli, elle nous rappelle que les recruteurs ont eux aussi leur propre contexte, qu’il est possible qu’ils aient beaucoup de travail, des demandes de leur management spécifique qui ne souhaitent pas qu’ils passent du temps à répondre aux candidats, etc.
Son conseil : prendre conscience que tout cela ne dépend pas de nous. La seule chose que l’on puisse faire, quand on est candidat, c’est relancer le recruteur : “est-ce que vous pourriez me faire un retour sur la raison pour laquelle je n’ai pas été recruté(e) ?”, en lui précisant que votre question n’a pas pour but de le convaincre, mais de vous aider dans votre recherche : “votre retour m’aidera à améliorer mes candidatures pour les prochains postes sur lesquels je postulerai”.
Notre conseil pour la fin : une stratégie, ça s’adapte !
Pour finir, rappelons qu’une stratégie doit s’adapter à la réalité du terrain. Si un conseil ne fonctionne pas pour vous, ou bien si vous sentez que quelque chose ne colle pas avec votre secteur / métier / niveau d’expérience, il est important de savoir s’adapter !
Bibliographie
(1) Gagné, Marylène, Sharon K. Parker, Mark A. Griffin, Patrick D. Dunlop, Caroline Knight, Florian E. Klonek, et Xavier Parent-Rocheleau. « Understanding and Shaping the Future of Work with Self-Determination Theory ». Nature Reviews Psychology 1, no 7 (juillet 2022): 378‑92. https://doi.org/10.1038/s44159-022-00056-w.
(2) Newport, Cal. So Good They Can’t Ignore You: Why Skills Trump Passion in the Quest for Work You Love. New York: Grand Central Publishing, 2012.
(3) Maeran, R., et Francesco Cangiano. « Flow experience and job characteristics: Analyzing the role of flow in job satisfaction ». TPM – Testing, Psychometrics, Methodology in Applied Psychology 20 (1 mars 2013): 1326. https://doi.org/10.4473/TPM20.1.2.
(4) « Comment les employeurs recrutent-ils leurs salariés ? – Ministère du Travail ». Consulté le 30 Janvier 2022. https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-indicateurs-dares-resultats/article/comment-les-employeurs-recrutent-ils-leurs-salaries.