Peut-on mentir sur son CV ?

Plusieurs raisons peuvent pousser un candidat à vouloir “embellir” son CV pour obtenir un poste. Entre la pression de la concurrence et l’envie de se démarquer ou d’obtenir un poste à tout prix, le CV peut vite devenir un terrain de "petits arrangements". Mais est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Quels sont les risques ? On en parle dans cet article ! 💡

Pourquoi certains candidats mentent sur leur CV ?

Les motivations derrière les « embellissements » sur un CV peuvent être variées, mais on peut nommer 3 problématiques courantes qui peuvent pousser à tricher (un peu, beaucoup, passionnément) sur un CV.

  1. Attirer l’attention : dans un marché parfois surchargé de candidats, le but est de se démarquer face une pile de CV qui peut être conséquente. On pourrait alors être tenté de gonfler légèrement des compétences ou d’amplifier certaines responsabilités pour se donner un avantage.
  2. Combler un manque de qualifications : quand les attentes des recruteurs semblent hors d’atteinte, des candidats pourraient s’offrir un diplôme requis pour un poste précis. Plus grave et carrément à proscrire, mais on le note quand même pour être sûr ! 😄
  3. Combler un “trou” dans son parcours : les périodes d’inactivité ou les changements fréquents d’emploi pourraient éveiller des doutes. Pour y remédier, certains préfèrent ajuster leur historique professionnel pour le rendre plus « linéaire » en s’arrangeant avec les expériences ou avec les durées de contrat.

Les mensonges sur le CV peuvent avoir leur lot de conséquences, souvent plus négatives que le bénéfice espéré. On notera qu’il existe des solutions pour bien valoriser son parcours sans passer par l’étape triche, on en parle un peu plus bas ! Mais d’abord, voyons ensemble quelques mensonges courants sur le CV. 🕵️

Les mensonges courants sur le CV

  • Le niveau de langue : si cela peut être utile pour différents postes, le niveau de maîtrise d’une langue peut se tester très facilement. À éviter, bien sûr !
  • Les diplômes : un diplôme spécifique permettra d’accéder à un poste, évidemment, ou encore d’avoir une incidence sur le niveau de salaire. Les RH demanderont très certainement une copie du diplôme en question pour valider votre embauche. Pas le moment d’ouvrir Photoshop, l’escalade pourrait aller vite et trop loin, on ne triche pas sur ses diplômes !
  • Les périodes d’inactivité : jouer sur la durée des contrats, en inventer certains… Tout ceci est assez courant pour combler un trou dans le CV, mais sachez qu’il existe un lot de solutions bien plus adaptées pour contrer ce problème courant, on en parle plus bas dans l’article.
  • L’adresse : le lieu de résidence peut être un élément de discrimination à l’embauche s’il a une mauvaise réputation. Là aussi, il existe des solutions.

Mentir sur son CV : les risques

Bien entendu, quand on parle de mensonge sur un CV, il existe différents degrés de gravité. On peut imaginer d’un côté le fait de « réajuster » des dates pour harmoniser un parcours ou, à l’autre extrême, déclarer un diplôme prestigieux sans l’avoir obtenu. Chacune de ces pratiques entraîne ses propres risques, certains plus tolérables que d’autres, d’autres potentiellement lourds de conséquences en cas de découverte.

Voyons quelques exemples de risques liés aux mensonges sur le CV. 👇

  1. Du stress à l’entretien : si on s’est offert quelques ajustements sur son CV et qu’on a décroché un entretien, il faudra assurer le coup ensuite face au recruteur et ce ne sera pas forcément chose simple. 
  2. « Vivre » avec son mensonge : peu importe le mensonge et le niveau d’acting de chacun, il faudra, si on est embauché, réussir à maintenir une version plus ou moins falsifiée de son parcours si c’est abordé. Pas super agréable et dangereux si c’est découvert, forcément.
  3. Perte de réputation : les recruteurs partagent parfois des informations entre eux. Un candidat pris en flagrant délit de mensonge pourrait ternir sa réputation et avoir des difficultés à se faire embaucher ailleurs.
  4. Non-validation de la période d’essai : les périodes d’essai sont parfois l’occasion de vérifier la véracité des informations fournies si ça n’a pas déjà été fait précédemment. Un employeur peut donc rompre la période d’essai si des incohérences apparaissaient dans les compétences réelles du candidat ou ses diplômes.
  5. Licenciement pour faute grave : dans un cas plus grave, si un employeur découvre qu’un salarié a menti sur des éléments essentiels de son CV (diplômes, expériences), cela peut être considéré comme une faute grave qui peut justifier un licenciement immédiat.
  6. Poursuites judiciaires : dans des métiers réglementés, les mensonges sur les qualifications peuvent être plus risqués et exposer à des poursuites pénales. Mention spéciale au célèbre imposteur franco-américain Frank Abagnale, Jr. qui aurait réussi à se faire passer pour un pilote de ligne, un avocat ou encore un pédiatre, avant d’être arrêté, forcément.

Si mentir peut parfois sembler tentant pour obtenir un emploi, les conséquences peuvent parfois être plus lourdes que le bénéfice escompté. D’ailleurs, différentes solutions existent pour contrer certaines problématiques lors de la rédaction d’un curriculum vitae. 👇

Les alternatives au mensonge sur le CV

Rien de tel qu’arriver serein en entretien, non ? Pour ça, mieux vaut avoir l’esprit tranquille en misant sur l’honnêteté et en s’appuyant sur différents conseils pour valoriser son parcours sans tricher. 💡 On exclut bien sûr les « gros » mensonges comme la fausse obtention d’un diplôme, la seule alternative serait évidemment de l’obtenir (sans vouloir enfoncer des portes ouvertes).

Trous sur son CV

Pas de panique, ça arrive et c’est très courant. Quelques solutions si on a un CV un peu vide :

1. Se concentrer sur l’existant
Rappelons tout d’abord qu’un CV est une sélection d’éléments pertinents pour le poste à pourvoir, il n’est pas censé regrouper l’intégralité d’un parcours. En se concentrant sur l’existant et en ne choisissant que les informations pertinentes pour le poste à pourvoir, il ne sera peut-être pas nécessaire d’intégrer et de justifier ces 9 mois d’inactivité il y a 5 ans qui n’ont pas forcément à ressortir sur le CV. Cependant, il sera préférable de se tenir prêt à en parler si le sujet arrivait, d’où le prochain point.

2. La transparence
Si cette période est abordée, il est tout à fait possible de miser sur la transparence. Le recruteur reste un humain avec un petit cœur qui bat, vous pourrez donc l’expliquer si besoin (voyage, santé, besoin d’une pause, chômage…).

3. Problème → Solution ?
Pendant une période de « pause », on peut parfois apprendre ou faire des choses intéressantes et développer certaines compétences. Il peut donc être judicieux de se demander si ce qui ressemblait à un point négatif sur notre CV ne pourrait pas devenir un atout notable si des compétences transférables pour le poste convoité peuvent être mises en avant ici et justifier plus facilement un « trou » dans le CV. 

3. La fusion d’expériences
Si une période du parcours professionnel était hachée (interim, pause, petit boulot, chômage, etc.) et contenait donc des périodes d’inactivité, il pourra être judicieux de fusionner certaines expériences sur une période donnée (idéalement si elles sont dans le même domaine, mais tout est possible si c’est bien expliqué). Cela permettra de combler des périodes de « trou » sur le CV (et d’améliorer sa lisibilité par la même occasion). Prenons un exemple :

Missions diversesJanvier 2017 à Septembre 2018
Manutention (Carrefour – 6 mois), livraisons (La Poste – 5 mois, Fedex – 1 mois)

• Gestion de stocks de plus de 5 000 produits en rayon
• Travail d’équipe dans un environnement dynamique
• Réalisation d’inventaires réguliers (réduction des écarts de stocks de 20%)
• Plus de 200 livraisons hebdomadaires sur un périmètre de 50 km (taux de satisfaction client supérieur à 98%).

L’adresse

Si le lieu de résidence peut être un élément discriminant (lieu à mauvaise réputation, par exemple), nul besoin de mentir : il est possible de ne pas l’indiquer ou de n’indiquer que la ville sans plus de précisions sur l’adresse exacte.

L’âge peut aussi être un élément discriminant. Bien que plus compliqué à dissimuler, il existe des solutions. On parle de tous ces éléments plus en détail ici ! 💡

Les diplômes

Alors là, pas vraiment de conseils à apporter, si ce n’est de ne pas tricher sur ses diplômes. Hormis certains postes logiquement réglementés (il faut un diplôme de médecine pour être médecin, par exemple, ouf), certains recruteurs peuvent embaucher grâce à des compétences avérées sans forcément le diplôme qui va avec. On adaptera donc parfaitement son CV pour le poste convoité en mettant en avant toutes nos compétences liées (transférables) et, éventuellement, en expliquant le contexte dans un texte de présentation sur le CV.

Compenser un manque d’expériences ou de compétences

Les activités extra-professionnelles peuvent mettre en avant de nombreuses compétences transférables : pratique d’un sport, théâtre, musique, activité associative, voyages ou autres projets personnels. Notre page de conseils pour un CV débutant aborde cette problématique plus en détail.

65% des CV seraient trompeurs ?

Selon une étude de Florian Mantione réalisée en 2018, le recruteur estime que 65% des CV seraient « trompeurs ».

Voici un résumé de ce qu’il a pu constater en quelques chiffres :

  • Diplômes falsifiés : 29% des candidats auraient menti sur leurs diplômes (faux diplômes ajoutés ou diplômes réels omis)
  • Exactitude des postes : le poste mentionné ne correspondrait à la réalité que dans 53% des cas
  • Durée des emplois : la durée indiquée pour les postes serait véridique dans 61% des cas
  • Niveau de responsabilités : dans 65% des cas, les responsabilités auraient été exagérées (ou minimisées !)
  • Compétences linguistiques : 64% des candidats auraient surestimé leur niveau en langues étrangères
  • Rémunération : 52% des candidats auraient indiqué un salaire actuel supérieur à la réalité
  • Adresse : 12% des candidats n’habiteraient pas à l’adresse mentionnée sur leur CV
  • Activités extraprofessionnelles : seuls 37% des candidats exerceraient réellement l’activité extraprofessionnelle mentionnée

Que faut-il retenir ?

Il serait donc très courant de mentir sur son CV, en distinguant bien sûr le petit mensonge (ou l’omission volontaire) du gros (la falsification d’un diplôme) qui n’ont évidemment pas le même degré de gravité. Dans tous les cas, les risques l’emportent souvent sur les gains.

Alors, plutôt que de tricher, on conseillera de s’appuyer sur son parcours en le valorisant au maximum à travers les différents conseils qu’on a pu aborder ici. Il existe de nombreuses solutions pour passer les bons messages et mettre en valeur son profil, peu importe le contexte. Être honnête et transparent pourra d’ailleurs être remarqué et être perçu comme un signe de confiance. 💡

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter nos autres articles pour creuser davantage différents sujets pour bien rédiger son CV !

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